Hammami : BCE m’a attaqué par un verset exploité contre Bourguiba
Hamma Hammami, porte parle du Front populaire a déclaré ce mercredi 20 septembre 2017 lors d’une interview accordée à la chaine France 24 que le président de la République était nerveux durant sa dernière interview accordée à la chaine Al Wataniya 1.
Hamma Hammami est revenu sur le terme "insolent"; "Nous sommes dans un conflit politique et nous n’acceptons pas que le président exploite le Coran pour m’attaquer (...) Je dois rappeler au président qu’en 1934 Bourguiba a été attaqué par le même verset qu’il a utilisé contre moi lors de la formation du nouveau parti destourie (...)Moi je n’ai pas eu recours à la religion, mais à des arguments politiques (...) Le président a utilisé les arguments de ses alliés islamistes. Il a par la suite parlé d’Ali Larayedh et il a fait l’éloge de l’ancien ministre de l’Intérieur pour provoquer la région de Siliana…Le président a déjà eu recours aux insultes contre les agents de sécurité et les femmes. Par contre, nous, nous respectons tout le monde (...) Il a aussi critiqué les journaux qui ouvrent la porte à Hamma Hammami. Lui et Nidaa Tounes ne respectent pas la liberté de la presse et de l’expression et il y a des interventions qui prouvent ceci. Le président ne doit pas exploiter la religion dans la politique. Ceci prouve qu’il est incapable d’affronter le Front populaire et refuse de parler des réformes et des projets importants".
Contre révolution
"Dire que Carthage est le lieu qui abrite la contre révolution est une déclaration politique. Nous avons critiqué tous les gouvernements à partir de celui de Bourguiba. Nous n’avons exercé que notre droit de liberté d’expression. Le président de la République a caché une partie de la vérité. La majorité à l’ARP n’a pas respecté la Constitution et la loi ainsi que le règlement intérieur de l’Assemblée. Les députés du Front ont chanté l’hymne national. Pour le président de la République le non respect de la loi est normal et les contestations des députés du Front est du sabotage".
Hamma Hammami a ajouté que le président de la République cache une pensée tyrannique et le fait de critiquer les contestations de l’opposition montre ceci. "Dans une déclaration au Journal le Maghreb j’ai confirmé que le président cherche à faire une main basse sur le pouvoir et ceux qui gouvernent font partie de sa famille. Un des conseillers du président a même déclaré qu’il y a une volonté de changer le régime de gouvernance. Pour lui, le régime politique n’est pas efficace. Mais pour le Front populaire ceci est inacceptable, Béji Caïd Essebsi lance l’idée et ses proches prennent la relève".
Hamma Hammami a assuré que le président de la République est contre la séparation des pouvoir. Alors que le Front populaire a payé le prix fort pour la liberté et la démocratie, le président cherche à changer le régime… Moi j’ai expliqué mes déclarations. J’ai signalé à plusieurs reprises les erreurs politiques. Nous au Front populaire nous contestons des politiques.
Le porte-parole du Front populaire a rappelé qu’il s’est rencontré avec le président de la République auparavant pour contrer une nouvelle dictature. Pour nous, la politique est celle des principes. Béji Caïd Essebsi n’a pas tenu ses promesses électorales. Il a construit sa campagne électorale sur le fait qu’il mettra un terme aux islamistes d’Ennahdha. Par la suite il a fait le contraire", a-t-il expliqué.